Enfin, la francophonie reste encore et toujours un axe de développement pour l’Artsakh. Par francophilie sans doute, mais aussi pour le modèle de société dont la francophonie est le vecteur. Au-delà de l’admiration éprouvée envers la culture française, il s’agit donc de favoriser chez les jeunes artsakhiotes une lecture française du monde, lecture synonyme d’émancipation, d’édification citoyenne et finalement de liberté. Pour Stepanakert, la francophonie constitue le cadre au sein duquel toutes les initiatives de collaboration avec la France doivent prendre part. L’Artsakh dispose d’une structure dédiée à cet égard : la Maison Paul-Eluard, désormais dotée de ses propres bâtiments grâce au soutien du Fonds Arménien de France et de Francophonie en Artsakh, une association française d’élus engagés pour l’Artsakh. Il s’agit maintenant de faire vivre cette maison, ou plutôt de la ressusciter à l’aide de programmes structurants. Ces programmes bénéficieront sans nul doute de l’apport de spécialistes français dans les domaines précédemment évoqués.
On peut aussi imaginer de manière plus large la mise en place de filières de formation dans l’hôtellerie, les services informatiques et tout autre domaine propice au développement du pays grâce au maintien sur place de sa jeunesse et de ses talents.
L’Artsakh est donc bien à la croisée des chemins. Il est confronté à d’immenses défis : restaurer son intégrité territoriale, obtenir une paix juste et nécessaire, sécuriser son territoire et sa population, développer son économie et le bien-être de sa société, en un mot pérenniser l’existence de sa population autochtone arménienne et lui assurer un avenir. Le chemin à parcourir est celui qu’a parcouru la France voici plus de deux cents ans. L’aide et l’expérience des collectivités territoriales françaises s’avéreront incomparablement précieuses sur ce chemin.