La volonté de détruire l’Artsakh

L’objectif des autorités azéries était la destruction de l’Artsakh par l’épuration ethnique de la population arménienne et l’anéantissement des institutions étatiques artsakhiotes mises en place depuis la proclamation de la République en 1991.

À Stepanakert, le mur des soldats morts au combat. Les familles d’Artsakh viennent s’y recueillir et pleurer leurs pères, époux et frères, tombés pour la défense de la patrie.

L’agression azerbaïdjanaise constitue une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu du 12 mai 1994 signé entre le Haut-Karabagh, l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Par ailleurs, l’Azerbaïdjan a violé les engagements qu’il a pris sous l’égide de l’OSCE, du Conseil de l’Europe et de l’ONU. Ces engagements comprenaient le non-recours à la force ou à la menace de la force, le règlement pacifique des différends, le respect des droits humains et des libertés fondamentales, l’égalité des droits, y compris le droit des peuples à décider de leur propre destin.

L’offensive azerbaïdjanaise a été accompagnée par des exactions d’une extrême violence. Ainsi, l’Azerbaïdjan a utilisé des bombes à sous-munitions, interdites depuis 2010 par la Convention d’Oslo. Les populations civiles artsakhiotes ont été prises directement pour cible; des écoles, des hôpitaux, des centres culturels ou encore des églises ont été délibérément visés. C’est ainsi que des bombardements massifs, dépourvus de toute justification stratégique, ont frappé la ville de Stepanakert, capitale de l’Artsakh. Les militaires de l’armée azerbaïdjanaise ont filmé et diffusé sur les réseaux sociaux des exécutions de soldats et civils arméniens par décapitation, des tortures, des mutilations de cadavres accompagnées de propos haineux.

Soldat gravement brûlé. Durant les derniers jours de l’offensive, l’Azerbaïdjan a eu recours à des bombes au phosphore blanc qui ont causé de terribles blessures aux soldats comme aux civils.

Au début du mois de novembre 2020, l’Azerbaïdjan a fait usage d’armes chimiques incendiaires causant des brûlures graves chez de nombreux militaires et civils artsakhiotes ainsi que des sinistres environnementaux.

La terreur provoquée par les crimes de guerre commis par l’armée azerbaïdjanaise a jeté près de 70% de la population artsakhiote sur le chemin de l’exode vers la République d’Arménie pour y trouver refuge.

Un habitant de Stepanakert récupère des munitions à fragmentation non explosées, dans un quartier résidentiel de la ville en octobre. La Convention sur les munitions à fragmentation, entrée en vigueur le 1er août 2010, interdit expressément leur utilisation.

La guerre de l’automne 2020 a duré 44 jours. Elle a pris fin le 10 novembre suite à la déclaration signée la veille entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sous l’égide de la Russie. Cette déclaration a établi un cessez-le-feu ; elle a prévu le déploiement des forces russes de maintien de la paix pour une durée de 5 ans, reconductible ; elle a abouti au transfert sous le contrôle azerbaïdjanais d’une grande partie du territoire de la République d’Artsakh. Un lien terrestre est maintenu entre l’Artsakh et l’Arménie qui passe par le corridor de Latchine d’une largeur de 5 km, restant sous le contrôle des forces russes.