La guerre subie à l’automne 2020 par la République d’Artsakh a jeté l’effroi par la violence impitoyable de l’agresseur comme par la menace existentielle qu’elle fait à nouveau peser sur cet Etat européen du Caucase du Sud et sur les Arméniens qui la peuplent. Avec de larges pans de son territoire envahis, avec d’innombrables réfugiés issus de ces zones occupées d’où l’épuration ethnique a chassé toute population autochtone, avec la capitale Stepanakert à portée de tir des snipers azerbaïdjanais, l’avenir s’annonce désormais incertain pour cette terre depuis toujours arménienne.
Pourtant, les Artsakhiotes ne sont pas seuls. Partout dans le monde, des voix s’élèvent pour dénoncer l’agression inique et pour appeler à la justice, c’est-à-dire à l’indépendance de ces Arméniens que le régime de Bakou s’efforce d’anéantir. Partout dans le monde et d’abord et avant tout en France car il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde.
Je ne compte plus les élus municipaux, départementaux, régionaux, les députés et les sénateurs qui avec moi ne ménagent pas leurs efforts pour que l’Artsakh arménien soit reconnu, reconstruit, sécurisé et pérennisé. Mais je ne compte plus non plus, hélas, les dérobades vétilleuses de notre diplomatie, ses manœuvres chicanières, pusillanimes et finalement indignes de sa charge et des enjeux de la question artsakhiote. Il n’est plus admissible que les ukases du Quai d’Orsay nous contraignent à nous cacher et à mentir pour apporter une aide humanitaire à une population en danger d’extermination sur son propre territoire. Cet outrage à nos valeurs est intolérable et sans équivalent. Il est odieux, insupportable et doit cesser. La France doit retrouver son honneur en Artsakh et, pour cela, elle doit autoriser et même encourager cette aide humanitaire ; elle doit enfin et surtout reconnaître le droit à la vie des Artsakhiotes, c’est-à-dire reconnaître la République d’Artsakh indépendante.